mardi 15 septembre 2009

On se souvient!

Le dimanche 13 septembre, soit 250 ans jour pour jour après la défaite des nôtres aux mains des Anglais sur les Plaines d'Abraham, la Société d'histoire de Montmagny, de concert avec les membres du Comité consultatif de la culture, présentait deux activités d'envergure visant à commémorer les tristes événements entourant la Conquête et l'incendie de la Côte-du-Sud.
Près de 200 personnes assistaient, à la Salle Le Bûcheron, à un déjeuner-conférence au cours duquel deux historiens émérites ont retracé les grandes lignes de la vie que menaient les Canadiens français avant, pendant et après la conquête.
La colonie en danger
Pas facile, la vie au 18e siècle! Malgré l'épidémie de variole de 1734, les disettes et les hivers rigoureux, la Côte-du-Sud et ses terres fertiles deviennent, sous l'ordre de l'intendant, un grenier pour la colonie. On en veut pour preuve ces faits rapportés par Yves Hébert: «À l'hiver 1743, 5032 minots de farine transportés par traîneaux partent de la région pour Québec. En vidant les paroisses de leurs surplus, l'administration met en péril la survie des plus pauvres».
Une sale guerre
M. Gaston Deschênes prend ensuite la parole afin de relater comment s'est déroulée la conquête sur notre territoire. De Kamouraska à Beaumont, les troupes de Wolfe (Rangers et Highlanders) pillent et incendient les villages. L'un de ses propres lieutenants, dégoûté, aurait qualifié cette entreprise de «la plus sale des guerres». M. Deschênes souligne le fait que Wolfe aurait prié les habitants de ne pas se mêler du conflit opposant Anglais et Français, mais nos valeureux ancêtres étaient bien résolus à se battre pour sauvegarder ce qu'ils avaient acquis à la sueur de leur front.
Pâtira, pâtira pas?
Lors de la période de questions qui suivit la conférence, on a demandé des éclaircissements concernant le Pâtira où femmes, enfants et vieillards auraient trouvé refuge alors que les troupes anglaises incendiaient la Côte-du-Sud. M. Hébert a alors précisé qu'il s'agissait-là d'une tradition orale, malheureusement non archivée mais vérifiable auprès de sources sûres. Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire le roman historique de M. Joseph-Pierre Barcelo intitulé «Les réfugiés du Pâtira».
L'Homme-Croix
Après la conférence, les gens se sont rendus près du cimetière où l'on a dévoilé un monument dédié à Jean-Baptiste Couillard, Joseph Couillard, René-Louis d'Amours de Courberon et Paul Côté ayant, ironie du sort, survécu à la bataille des Plaines pour tomber le lendemain dans une embuscade mettant fin à leurs jours alors qu'ils rentraient à la maison. L'œuvre de Mme Lucie Garant a été choisie parmi les douze projets présentés puisqu'elle s'est distinguée, comme l'a fait remarquer Mme Henriette Corriveau, par son «interprétation de la thématique et sa force évocatrice».
Assistaient à la conférence et au dévoilement de l'Homme-Croix des descendants de René-Louis d'Amours de Courberon, certains étant venus d'aussi loin que le Wisconsin et le Nouveau-Mexique afin d'honorer la mémoire de leur ancêtre.

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