mardi 29 septembre 2009

Mégashow en ville

Les gars de Simple Plan et leurs fans s'apprêtent à envahir l'aréna le vendredi 9 octobre. Magnymontois soyez prêts, l'espace de quelques heures la population va grimper et la moyenne d'âge diminuer de façon inversement proportionnelle.
De toute évidence, on a affaire à des pros qui ont gardé les pieds bien ancrés sur terre malgré un succès planétaire. C'est du moins la première conclusion que je tire de mon entrevue avec le guitariste Sébastien Lefebvre.
Ils ont sillonné le globe, ont été chaleureusement accueillis à Tel-Aviv, Moscou, Hong Kong, au Brésil, en Norvège, en Australie... et s'apprêtent à débarquer à Montmagny, promettant à leurs compatriotes un show à la hauteur de leurs attentes. S'ils ont vécu à l'étranger des expériences inoubliables, le fait de se produire chez eux leur permet de parler leur langue maternelle et d'être plus spontanés. Le spectacle du 9 octobre sera pour eux le dernier de l'année, puisqu'ils se consacreront ensuite à l'écriture d'un 4e album.
Quand on leur demande la clé de leur succès, la réponse est toute simple: beaucoup, beaucoup de travail. Bien qu'ils aient vendu quelque sept millions d'albums à travers le monde, ils ne sont pas du genre à s'asseoir sur leurs lauriers. Ces cinq amis de longue date - ils se connaissent depuis l'époque du secondaire - ont développé une solide complicité et poursuivent le même objectif, soit de continuer aussi longtemps que possible à pratiquer un métier qui les passionne.
Fondation Simple Plan
Par le biais de la Fondation créée il y a quatre ans, on a remis 100 000$ en 2008 à 15 organismes dont le but est de venir en aide aux ados et jeunes adultes vivant des situations difficiles: troubles sociaux, maladie, problèmes de drogue... Cette année, on parle de quelque 170 000$ consacrés à la cause.
The New Cities
Un autre groupe qui fait beaucoup parler de lui en ce moment au Québec assurera la première partie du spectacle. The New Cities, originaire de Trois-Rivières, offre dit-on des concerts électrisants reconnus par l'industrie locale.
Après les deux prestations, un DJ se chargera de faire bouger les fans gonflés à bloc qui auront encore de l'énergie à dépenser. Tant qu'à organiser un gros party, ne faisons pas les choses à moitié! Moins de dix jours avant la tenue de l'événement on nous informe que, sur une possibilité de 4 000 billets, il en resterait moins de 1 000 pour ce que l'on peut déjà considérer comme étant le plus gros show jamais produit dans la capitale de l'oie blanche.
Du point de vue du diffuseur
Christian Noël ne le cache pas, il lui aura fallu faire preuve d'audace et d'inconscience (ce sont ses propres termes) afin de mener à bien une telle entreprise. Ce mégashow présenté en exclusivité à Montmagny lui aura demandé plusieurs semaines de travail. Lorsque, il y a quatre ans, l'organisme Les Arts de la scène a pris en charge la programmation musicale du Festival de l'Oie Blanche, son directeur général songeait déjà à y présenter un spectacle d'envergure. Les administrateurs du festival souhaitaient du changement? Eh bien ils ont été servis... et surpris puisque Christian ne leur a soumis le projet qu'une fois passablement avancé dans ses démarches. Qu'à cela ne tienne, le président Jean Marois et son équipe ont accepté l'idée avec ce qu'elle comportait de risque et de difficultés techniques. L'administration municipale a aussi embarqué et c'est tant mieux puisqu'il s'agit, question logistique, d'un gros défi à relever.
Vision à long terme
À 35$ du billet, personne ne s'attend à faire de profits mirobolants. Ce n'est pas le but recherché. Ce que Les Arts de la scène et Le Festival de l'Oie Blanche souhaitent, en fait, est de rendre un spectacle de haut calibre accessible à des jeunes qui garderont un souvenir impérissable de cette soirée et souhaiteront renouveler l'expérience.

mardi 22 septembre 2009

Tout simplement charmant

Après une absence de plusieurs années, Yvon Éthier alias Patrick Norman se dit heureux mais nerveux (on ne le croirait pas) de remonter sur scène à l'occasion d'une tournée amorcée tout récemment.
C'est avec la chanson titre de son album «Comment le dire», paru en 2007, que Patrick Norman débute devant une salle comble un spectacle tout en douceur qui ravira les Magnymontois. Accompagné d'un talentueux complice en la personne de Jean-Guy Grenier (voix, guitare et «pedal steel»), celui que l'on voit évoluer sur la scène musicale québécoise depuis plus de quatre décennies interprète succès et nouvelles pièces - il en a de très belles - pour un public qui évidemment s'empresse de chanter et exprimer son enthousiasme dès les premières notes de ses chansons phares. «Quand on est en amour», «L'hirondelle» et «Elle s'en va» font bien sûr partie de ces dernières. N'allons pas oublier «Mon cœur est à toi», qu'il présente en 1973 à l'émission Jeunesse de Jacques Salvail le jour de la Saint-Valentin (première position au palmarès) et «La guitare de Jérémie», superbe pièce écrite à son intention par Michel Rivard.
Il est aisé de décrire l'appréciation des spectateurs, puisque les mêmes vocables reviennent sans cesse à l'entracte et à la sortie: excellent guitariste sachant tirer de son instrument des harmonies d'une grande beauté - timbre de velours - extrêmement sympathique - drôle - textes d'une sensibilité remarquable. Je suis tout à fait d'accord. Que l'on soit familier ou non avec son répertoire, le verdict demeure le même.
Patrick Norman circule dans les allées, échange quelques poignées de mains, se montre assez délicat et attentionné pour se laisser prendre en photo et, après avoir chanté en rappel «Crois en l'amour», il s'empresse d'aller rejoindre ses fans qui l'attendent à l'entrée de l'auditorium. Charmant vous disais-je, tout simplement charmant.

mardi 15 septembre 2009

On se souvient!

Le dimanche 13 septembre, soit 250 ans jour pour jour après la défaite des nôtres aux mains des Anglais sur les Plaines d'Abraham, la Société d'histoire de Montmagny, de concert avec les membres du Comité consultatif de la culture, présentait deux activités d'envergure visant à commémorer les tristes événements entourant la Conquête et l'incendie de la Côte-du-Sud.
Près de 200 personnes assistaient, à la Salle Le Bûcheron, à un déjeuner-conférence au cours duquel deux historiens émérites ont retracé les grandes lignes de la vie que menaient les Canadiens français avant, pendant et après la conquête.
La colonie en danger
Pas facile, la vie au 18e siècle! Malgré l'épidémie de variole de 1734, les disettes et les hivers rigoureux, la Côte-du-Sud et ses terres fertiles deviennent, sous l'ordre de l'intendant, un grenier pour la colonie. On en veut pour preuve ces faits rapportés par Yves Hébert: «À l'hiver 1743, 5032 minots de farine transportés par traîneaux partent de la région pour Québec. En vidant les paroisses de leurs surplus, l'administration met en péril la survie des plus pauvres».
Une sale guerre
M. Gaston Deschênes prend ensuite la parole afin de relater comment s'est déroulée la conquête sur notre territoire. De Kamouraska à Beaumont, les troupes de Wolfe (Rangers et Highlanders) pillent et incendient les villages. L'un de ses propres lieutenants, dégoûté, aurait qualifié cette entreprise de «la plus sale des guerres». M. Deschênes souligne le fait que Wolfe aurait prié les habitants de ne pas se mêler du conflit opposant Anglais et Français, mais nos valeureux ancêtres étaient bien résolus à se battre pour sauvegarder ce qu'ils avaient acquis à la sueur de leur front.
Pâtira, pâtira pas?
Lors de la période de questions qui suivit la conférence, on a demandé des éclaircissements concernant le Pâtira où femmes, enfants et vieillards auraient trouvé refuge alors que les troupes anglaises incendiaient la Côte-du-Sud. M. Hébert a alors précisé qu'il s'agissait-là d'une tradition orale, malheureusement non archivée mais vérifiable auprès de sources sûres. Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire le roman historique de M. Joseph-Pierre Barcelo intitulé «Les réfugiés du Pâtira».
L'Homme-Croix
Après la conférence, les gens se sont rendus près du cimetière où l'on a dévoilé un monument dédié à Jean-Baptiste Couillard, Joseph Couillard, René-Louis d'Amours de Courberon et Paul Côté ayant, ironie du sort, survécu à la bataille des Plaines pour tomber le lendemain dans une embuscade mettant fin à leurs jours alors qu'ils rentraient à la maison. L'œuvre de Mme Lucie Garant a été choisie parmi les douze projets présentés puisqu'elle s'est distinguée, comme l'a fait remarquer Mme Henriette Corriveau, par son «interprétation de la thématique et sa force évocatrice».
Assistaient à la conférence et au dévoilement de l'Homme-Croix des descendants de René-Louis d'Amours de Courberon, certains étant venus d'aussi loin que le Wisconsin et le Nouveau-Mexique afin d'honorer la mémoire de leur ancêtre.

mardi 8 septembre 2009

Autosabotage de première!

Alors que je naviguais à travers un ouvrage de Jacques Salomé paru en 2008, «À qui ferais-je de la peine si j'étais moi-même?», j'ai été tentée par un nouveau roman publié aux Éditions GID. À sa lecture, je me suis surprise à revenir plus d'une fois aux judicieux conseils de Salomé. Si seulement Camille avait pu en faire autant...
C'est qu'elle y est allée très fort dans l'autosabotage, l'héroïne de «Quelque chose de lui» de Mme Lise Vekeman que vous ne voudrez laisser avant de connaître le dénouement. Quant au premier volume, sous-titré «Comment renoncer à nos autosaboteurs», il s'agit d'une énième publication (il en a près d'une soixantaine à son actif!) du célèbre psychosociologue français.
Quand le doute s'installe...
Camille Nolin en a gros sur le cœur et la conscience. Un accident dont elle se sent responsable l'a laissée meurtrie à jamais, mentalement et physiquement, alors que les deux autres personnes qui prenaient place à bord du véhicule - son amant et son frère - n'ont pas survécu à l'impact. Afin de ne pas sombrer dans la folie ou la dépression, Camille éprouve un besoin irrépressible de confier à quelqu'un son histoire du début à la fin, dans ses moindres détails. Celui qui recevra ses confidences est Vincent, ami de longue date dont les sentiments à l'égard de la jeune femme sont aussi ambigus que ceux des personnages qui composent ce drame complexe.
Le lien avec Jacques Salomé et sa psychiatrie sociale? La jalousie, la paranoïa, les intentions que l'on prête à l'être aimé sans oser aller au fond des choses, pour ne nommer que quelques-uns de ce qu'il appelle les autosaboteurs. Leur gamme est infinie, il n'y a qu'à piger dans le lot. Le pire d'entre tous? Sans doute l'implacable culpabilité.
QUELQUE CHOSE DE LUI
Lise Vekeman, roman
Éditions GID, 177 pages
À QUI FERAIS-JE DE LA PEINE SI J'ÉTAIS MOI-MÊME?
Comment renoncer à nos autosaboteurs
Jacques Salomé, Éditions de l'homme, 217 pages

mardi 1 septembre 2009

Folklore insulaire

Un 25e anniversaire se doit d'être souligné de belle façon et pour ce faire, la Corporation pour la mise en valeur de Grosse-Isle a fait appel aux membres du Théâtre des Deux Masques et de la Troupe Nouvelle Époque.
Les contes et légendes transmis - le plus souvent oralement - de génération en génération constituent une part non négligeable de notre héritage culturel. Qu'ils soient dépoussiérés à l'occasion, histoire de demeurer dans la mémoire collective, représente une initiative à laquelle on applaudit. Ceux qui ont assisté aux Contes des isles présentés les 28, 29 et 30 août à la salle François-Prévost du Centre des migrations peuvent en témoigner. Mme Catherine Chevrot, fidèle collaboratrice du TDM, signe quatre des six contes en question.
La première à monter sur scène est Claudine Landry - bonjour la relève - qui joue le rôle d'une jeune Irlandaise et relate dans Le chœur de Grosse-Île son douloureux départ du port de Dublin dans l'espoir de jours meilleurs. Intensité et émotion sont au rendez-vous, le ton est donné. Elle est suivie de Marc Fréchette, contant l'histoire du fantôme du Moulin Patton avec le talent qu'on lui connaît déjà. André Gaudreau, qui souvent nous fait rire dans des rôles plus légers, change de registre pour entrer dans la peau d'un médecin officiant à Grosse-Isle, désespéré devant son impuissance à éradiquer le mal emportant les immigrés.
La deuxième partie du spectacle nous ramène Marc Fréchette et la très belle Légende des oies d'Irlande. Une surprise nous attend au tournant: le jeune Dimitri Laflamme livre un texte écrit de sa main, où il est question d'un certain Maurice qui souhaitait seulement qu'on l'écoute même si personne n'arrivait à vraiment le comprendre. On compatit avec ledit Maurice et on applaudit derechef. La cerise sur le sundae? Le Petit bonhomme sans tête de l'Isle-aux-Grues raconté par un Réjean Boulet qui parvient une nouvelle fois à nous émouvoir.
Les membres de la Troupe Nouvelle Époque ne sont pas en reste car ils animent la soirée de «danses endiablées pour appeler les esprits des îles», comme le dit Noël Delisle qui avec Marc Fréchette signe la mise en scène.