mardi 28 avril 2009

Blanche-Neige au 21e siècle

Ayant eu droit à une brève entrevue avec feu Walt Disney et les frères Grimm vendredi soir à la sortie du théâtre (j'ai mes contacts, vous savez) je suis en mesure de vous livrer leur commentaire: «Mais c'est nainporte quoi!».
De toute évidence, le célèbre cinéaste et les auteurs ne savaient pas à qui ils avaient affaire. Entre les mains de Germain Boulet et Noël Delisle, Blanche-Neige et les sept nains allait bien sûr se transformer en aventure rocambolesque, truffée d'anachronismes et calembours, passablement éloignée du conte de votre enfance. Qu'à cela ne tienne, cette première présentation a déclenché les rires et démontré une fois de plus le talent des comédiens du Théâtre des Deux Masques et du Club Richelieu.
M. Delisle l'avait bien dit: «Rien n'est plus difficile à composer qu'un personnage de la farce car il n'accepte pas de demi-mesures, de compromis et de jeux ternes et amorphes». On n'a effectivement que de bons commentaires à émettre sur la performance des comédiens. Il ne doit pas être aisé de danser, angoisser et trépigner pour ensuite garder la pose durant de longues minutes alors que l'action se déroule sur un autre plan. C'est joué avec adresse et expressivité. Si l'on ne se tord pas de rire pendant les deux heures que durera la pièce, je dois admettre que la ô combien dynamique interlocutrice chez Info Poison m'a bien fait rigoler. Ajoutons à cela les extraits musicaux qui se marient au texte et l'on peut conclure avoir passé un agréable moment avec Blanche-Neige et compagnie.
C'était soir de première, les comédiens ont encore du temps devant eux pour peaufiner leur jeu et si vous avez manqué les prestations de la fin de semaine dernière, vous avez les 2, 8, 9, 15 et 16 mai pour vous reprendre. La pièce est présentée à la salle François-Prévost du Centre des Migrations et vous pouvez obtenir vos billets en composant le 248-0450 ou le 248-8813.Rappelons en terminant que cette nouvelle initiative du Club Richelieu et du TDM a pour objectif la revitalisation des bibliothèques à Saint-Nicolas et Saint-Pie X.

mardi 21 avril 2009

Méchant party!

Fringants les Cowboys? Pas autant que leurs fans, gonflés à bloc, manifestant à grands cris leur enthousiasme avant même qu'ils ne se pointent sur scène.
Une ambiance pareille à la salle Edwin-Bélanger, je n'ai pas vu ça souvent. Dès la première note, les spectateurs se sont levés pour danser. Certains sont allés à l'avant, d'autres ont envahi les allées et, n'eut été l'absence des tables de pique-nique, on se serait cru au Festival de l'oie. De deux choses l'une: soit on se mettait au diapason, soit on s'éclipsait en douce.
Sérieux, ça swinguait fort et si l'on tient compte de l'exubérance manifestée dans la salle et sur scène, je crois bien qu'on a franchi le mur du son. Le fait que l'on ne comprenne pas la moitié des paroles ne semblait pas être un problème pour la majorité de l'auditoire, qui connaissait les chansons par cœur et chantait allègrement avec Karl Tremblay et ses acolytes. Au fond on ne peut que s'en réjouir, car il y a intérêt à écouter les messages véhiculés par ces jeunes artistes engagés. À preuve, cette réflexion de Jean-François Pauzé: C'est en revenant d'une conférence d'Hubert Reeves à Châteauguay qu'a commencé à germer l'idée de la chanson Plus rien. L'astrophysicien avait débuté sa présentation en disant quelque chose du genre «... dans l'histoire de la planète terre, il y a eu cinq extinctions majeures et elles ont toutes été la conséquence de phénomènes naturels (météorites, changements de température, etc.). La sixième pourrait bien être celle de l'être humain et ce sera la première fois qu'une espèce sera directement responsable de son extinction.»
Pour chaque billet vendu, 1$ servira à financer le nouveau projet de la Fondation Cowboys Fringants: la Tournée Verte. On vise à ce que cette dernière soit sans émission de CO2: «Les 8 000 tonnes de gaz carbonique émises par les 27 millions de kilomètres (?!) du groupe et du public venu assister aux spectacles seront captées par la plantation de près de 35 000 arbres».
Impliqués, conséquents, les pieds solidement ancrés sur cette terre qu'ils ont à cœur de sauvegarder, voilà l'essence des Cowboys Fringants mais pour bien le comprendre, mieux vaut les écouter dans son salon.

mardi 14 avril 2009

À la gloire du rock

Sylvain Cossette tape dans le mille avec son spectacle Keep on Rockin’. Il frappe fort dès le départ avec Carry on Wayward Son et, jusqu’à Bohemian Rhapsody chantée en rappel, lui et ses musiciens fantastiques, comme il le dit si bien, nous mèneront de surprise en surprise, toutes plus belles les unes que les autres.
Quelle décennie formidable, tout de même, que celle des années ’70, époque où l’on usait nos 45 tours – oui oui, j’en avais des tas – à casser les oreilles de nos parents avec tout ce qui se faisait alors de novateur et d’éclaté. Stevie, Elton, Pink Floyd, Styx, Supertramp… cumulaient alors les succès à un rythme effarant. Il n’y avait qu’à piger dans le lot et résultat des courses: deux compilations ayant reçu la certification platine (plus de 100 000 exemplaires vendus) et une tournée triomphale qui n’a pas fini d’attirer les nostalgiques du genre. Montmagny n’a pas fait exception à la règle. Une salle comble et comblée a vu défiler les Roxane, Hold the line, Band on the run, The Wall et autres Sweet Madam Blue, soutenues par une qualité d’interprétation et d’exécution exemplaire et de superbes jeux de lumière. Mes coups de cœur? School et Show me the way, où les musiciens se sont surpassés.
On ne se permet que de légères incartades au répertoire ciblé: Sylvain Cossette démontre une fois de plus l’étendue de son registre vocal avec Staying Alive et Andrée Watters, qui avait débuté le spectacle avec trois de ses chansons pendant que son chum se pomponnait dans sa loge, revient en fin de soirée interpréter Hit me with your best shot.

mardi 7 avril 2009

Dans les coulisses du TDM

Les gens du Théâtre des Deux Masques ne s'ennuient pas! La troupe récolte allègrement prix, honneurs et contrats. On est allé voir d'un peu plus près comment ils s'y prenaient pour si bien réussir. Un mot nous vient tout de suite à l'esprit: RIGUEUR.
En répétition mardi soir à la salle François-Prévost, membres du Club Richelieu et du TDM s'affairaient à mettre au point leur prochaine pièce: Blanche-Neige et les 7 nains, façon Germain Boulet. On nous promet beaucoup de plaisir avec cette parodie du célèbre conte de Disney. J'émets un léger doute, la farce étant un genre ne m'inspirant guère, mais comme on m'explique que c'est ce qu'il y a de plus difficile à jouer techniquement et physiquement parlant, j'observerai la chose sous un nouvel angle. Les fonds générés par ce spectacle, présenté les 24-25 avril et 2-8-9-15-16 mai, seront investis dans la revitalisation des bibliothèques à Saint-Nicolas et Saint-Pie X. Chapeau! me voilà déjà plus enthousiaste.
Pendant ce temps à Casault...
Alors que je m'entretenais avec Noël Delisle, grand manitou du TDM, son élève dirigeait trois piliers de la troupe dans une scène du Pont de la survivance. Ce drame d'une rare intensité, premier prix rappelons-le au 5e concours Création-Production-Théâtre de la FQTA, sera joué les 13 et 14 juin. Un petit saut de leur côté et l'on est en mesure d'effectuer un premier constat, flagrant: Gabriel Gaudreau met dans sa mise en scène et la direction de comédiens la même rigueur - à la limite du perfectionnisme - dont fait preuve le maître que l'on vient tout juste de voir à l'œuvre. Quant aux interprètes, on sait déjà qu'ils y mettront tout leur talent et leur passion, trac pas trac. Mais combien d'heures ils auront investies avant de jouer devant public! Pas d'erreur, faut avoir le théâtre tatoué sur le cœur.
Une relève bienvenue
M. Delisle me confiait qu'il était très heureux de partager la tâche avec Gabriel. Le seul fait qu'il le laisse diriger la pièce de Catherine Chevrot est déjà une grande preuve de confiance. Et puis il y a Marc Fréchette, déjà en charge des contes et légendes et de l'animation lors de certaines activités, qui commence à tâter de la mise en scène. Noël Delisle (personnalité Richelieu 2009) en a tellement plein les bras qu'il a dû mettre de côté pour l'instant La Cantatrice chauve de Ionesco.
Le tour des îles
Fin août, le TDM et la troupe Nouvelle Époque seront à Grosse Île. Monologues, danse et contes inédits liés à l'île de la quarantaine et à l'archipel de l'Isle-aux-Grues figurent au programme.
Seule troupe québécoise sélectionnée
Quelque 25 membres du TDM prendront la route en septembre pour le Festival international de théâtre de Mont-Laurier. Ils y joueront la pièce 10e anniversaire «Nous sommes tous des clowns». Fallait être drôlement solide pour se qualifier à l'événement Double Défi qui réunira 27 troupes en provenance de 24 pays.
Si l'agriculture m'était contée
Enfin, pour clore en beauté cette année 2009 pour le moins chargée, le Théâtre des Deux Masques offrira en octobre et novembre un spectacle original visant à souligner le 150e anniversaire de la Société d'agriculture du comté de Montmagny.