mardi 19 janvier 2010

Carpe diem

Saisir l’occasion, Herman en a bien l’intention. Son ultime chance de bonheur s’apprête à lui filer sous le nez et il est résolu à se battre avant de laisser l’oiseau s’envoler. Comme le volatile en question se révèle passablement difficile à apprivoiser, la partie est loin d’être gagnée et notre prétendant devra se montrer tenace s’il veut parvenir à ses fins.

Herman (Normand Lévesque) est veuf depuis trois ans. Christine (Pierrette Robitaille) a perdu son mari l’année précédente. Très liés, les deux couples se fréquentaient depuis une trentaine d’années. La pièce s’ouvre sur un malentendu, rendez-vous manqué devant la tombe du disparu le premier anniversaire de sa mort - Christine et Herman n’arrivent tout simplement pas à s’entendre sur la date exacte du décès. Ce n’est que le début, ils n’en sont pas à une divergence près. Lorsque notre homme se pointe enfin chez Christine, 24 heures trop tard, celle-ci s’affaire à plier bagages. Elle quitte New York pour la Floride, éprouvant le besoin de changer d’air. Deux déménageurs (Donald Pilon et Laurent Duceppe-Deschênes) sont déjà sur place et deviennent sans le vouloir les témoins de l’intrigue qui se nouera entre ces complices de longue date.

La pièce souffre de quelques longueurs et un humour bon enfant porte ombrage à ce qui se veut une réflexion philosophique sur le deuil, l’amitié, l’amour et la sexualité des 60 ans et plus, mais le jeu des comédiens compense les faiblesses en question. L’ineffable Pierrette Robitaille est égale à elle-même – drôle et expressive à souhait - et Normand Lévesque se défend bien dans le rôle du gars près de ses sous, peu sûr de lui mais prêt à tout pour obtenir ce qu’il veut. En outre il révèle ses talents de chanteur dans Sentimental Journey et de danseur en évoluant sur l’air de In the mood, l’une des meilleures scènes de la soirée.

Monique Duceppe signe la mise en scène de Un peu, beaucoup, passionnément… (Mixed Emotions) comédie romantique de Richard Baer jouée pour la première fois à Los Angeles en 1987. Cette pièce avait ensuite tenu la scène six semaines à Broadway avant d’être présentée sur le vieux continent et en Australie. Le directeur artistique Jean-Bernard Hébert en a confié la traduction à Michel Tremblay, qui a su jouer de finesse afin de transposer sans la dénaturer une histoire se déroulant sous le ciel de Manhattan il y a plus de vingt ans..

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