mardi 5 janvier 2010

WAKATANKA

Roman, André Morissette, 161 pages
Les romans initiatiques comptent des milliers d’amateurs sur la planète. Grand bien leur fasse. J’estime pour ma part que s’ils recèlent d’indéniables vérités, plusieurs de ces récits font preuve d’une naïveté désolante.

Même les auteurs les mieux établis, suivis par nombre d’adeptes (on pense entre autres à Dan Millman) exploitent des clichés éculés. Le présent ouvrage ne fait pas exception.

L’auteur avait pourtant de solides bases au départ: l’analyse des rêves et la légendaire sagesse amérindienne, deux sujets aptes à soulever l’intérêt et, apparemment, tout à fait dans ses cordes. C’est malheureusement dans la forme que ça se gâte. La trame est décousue, la langue française y est malmenée et lors des dialogues, les personnages passent pour des abrutis: «- C’est quoi cette chose dont tu te souviens. - Une parole. – Une parole? – Oui. Le maître des lieux m’a dit une chose bien étrange, comme un reproche adressé à l’Homme en général. – Un reproche tu dis? – Oui. Il nous reproche de ne pas l’écouter. – Ah bon! C’est comme si tu nous disais que le «Divin» nous reproche de ne plus l’écouter, c’est ça?». Passons…

Le personnage principal, prénommé Paco, est un veuf alcoolo, asocial et jugé sévèrement par ses pairs. La transition n’est pas claire mais, du jour au lendemain, voilà notre ivrogne repenti transformé en héros juché sur un Appaloosa, paré de ses plus belles plumes et galopant allégrement vers la découverte de la vérité avec un grand V. Un destin fabuleux l’attend, il n’avait somme toute qu’à décoder ses rêves.

La reprise en main, on veut bien. L’étude des songes et la recherche du sens voilé de toute chose? Idem. Pour le reste, il ne faudrait peut-être pas charrier.

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