mardi 15 décembre 2009

Place au jazz

Le Festival International de Jazz de Montréal fête son 30e anniversaire et Les Arts de la scène de Montmagny se sont mis de la partie en invitant Coral Egan et John Pizzarelli à présenter ici même l'avant-dernière d'une tournée concoctée pour l'occasion.

Initiée toute jeune à la musique grâce à sa mère Karen Young, Coral Egan fait ses débuts au Festival de jazz à l'âge de 11 ans. On ne s'étonne plus dès lors qu'elle soit sur scène dans son élément. Pieds nus, décontractée, elle passe de la guitare au piano afin d'enchaîner les Time to clean up, Whenever, Down to the river et Breath d'une voix envoûtante qui ne craint aucunement la gymnastique vocale. Entre les pièces elle fait de l'humour et se révèle fort sympathique. Coral Egan était accompagnée samedi soir d'une claviériste enrhumée et d'un guitariste plutôt discret. On se demande bien ce qu'ils réussissent à accomplir au meilleur de leur forme, car l'harmonie vocale du trio méritait déjà une note plus qu'appréciable.

Après l'entracte apparaît un John Pizzarelli très classe, semblant sortir d'une autre époque - le New York des Frank Sinatra et Irving Berlin personnifié. Lui aussi nous fait rire, avouant candidement que ce qu'il a retenu de ses cours de français - à savoir «Où est Sylvie?» - ne s'est pas avéré d'une grande utilité pour sa carrière. Il fait quand même l'effort de s'adresser au public dans sa langue et on apprécie. Le John Pizzarelli Quartet comprend un percussionniste, un pianiste virtuose à qui il laisse beaucoup de place et son propre frère Martin, à la contrebasse.

Ils rendent hommage entre autres à Nat King Cole et Sinatra, dont on fête ce jour-là l'anniversaire de naissance. Les musiciens font beaucoup d'improvisation bien sûr, c'est propre au genre, mais une question demeure: qu'est-il donc advenu du Body & Soul qu'on nous avait annoncé, exceptionnellement? S'il s'agissait de la chanson de Joe Jackson on était déjà tout oreilles, mais elle est passée tellement vite qu'on ne l'a jamais entendue. En lieu et place on s'est retrouvé avec Here comes the sun et Can't buy me love, ce qui n'était tout de même pas à dédaigner.

Longuement applaudi, celui qui a reçu le prix Ella-Fitzgerald 2009 au Festival de jazz de Montréal clôturait la soirée en solo au deuxième rappel avec Merry Christmas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire