mardi 11 août 2009

MORLANTE

Stéphane Dompierre, roman d'aventures, éditions Coups de tête, 154 pages
Décidément, les pirates sont à l'honneur par les temps qui courent. Après M. Camille Bouchard, voici que Stéphane Dompierre se jette à l'eau en pleine mer des Caraïbes infestée de requins et de corsaires.
Amateurs de violence et de clichés, vous serez comblés. On n'a qu'à penser ici au surhomme sans foi ni loi pouvant se battre seul contre une armée, mais tremblant comme un premier communiant devant une pitoune bien roulée. Ne nous limitons cependant pas à ce seul énoncé réducteur. Ainsi ai-je bien aimé certaines réflexions de l'auteur, à commencer par celle-ci: «... mes conversations perdaient toute cohérence, les discussions n'avaient plus d'intérêt pour moi; pourquoi perdre mon temps à raconter quoi que ce soit, avec des mots approximatifs, alors que je pouvais m'exprimer plus clairement par écrit, en prenant mon temps, en choisissant le bon ton, en n'étant interrompu par personne?».
Ensuite j'apprécie l'humour noir et l'ironie: «Morlante pose sa tasse, sort son calepin, trempe sa plume dans une gorge de pirate fraîchement tranchée où éclatent encore quelques petites bulles, et inscrit, sur une page blanche, pour être certain de ne pas l'oublier: «Le crime ne paie pas.» Voilà la beauté, mais aussi le grand drame de l'écrivain: même avec des machettes aux poings, même en admirant des navires en flamme, même en dégustant un thé vert à petites gorgées, il est toujours au travail.» Pas mal dans le genre, non?
Âmes prudes, s'abstenir.
(Le prêt est une gracieuseté de Livres en tête)

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